Laboratoire vivant de recherches sur le développement cognitif

Les centres des sciences adaptent les connaissances scientifiques à la consommation publique. La recherche et l'expérimentation universitaires sont à la source de ces connaissances. Le laboratoire vivant représente le premier rapprochement entre un centre des sciences et une université locale au Canada, en offrant au public un accès quotidien aux scientifiques universitaires et des occasions d'observer et de vivre des expériences concrètes et d'en tirer des connaissances. Le salon du laboratoire vivant vise à créer un lien direct entre le public visiteur au Science World à TELUS World of Science et des experts de l'UBC (University of British Columbia) qui mènent des recherches sur le développement cognitif du cerveau. Le laboratoire vivant offre une plateforme qui permet à tous les visiteurs d'interroger de grands spécialistes du développement de l'enfant sur le sujet de la science mentale, de même que de s'intéresser et de participer aux recherches qu'entreprennent ces scientifiques. Le laboratoire vivant offre aux visiteurs âgés de six mois et plus jusqu'à l'âge adulte des occasions de contribuer à la science. En particulier, des scientifiques de métier de l'UBC pilotent des projets de recherche sur les enfants dans leur cheminement de la petite enfance à l'âge adulte. Bien que les études diffèrent entre elles selon l'objet (p. ex. développement social, développement linguistique, développement cognitif) et la méthodologie (p. ex. durée du regard et comportement de rampement à la petite enfance, mémoire, rapport explicite et implicite, et généralisation inductive à la petite enfance et au préscolaire; latence de la réaction et rapports verbaux à l'enfance, à l'adolescence et à l'âge adulte), il y a toujours une étude à laquelle un visiteur peut s'intéresser et participer. Par ailleurs, le personnel du laboratoire vivant aborde régulièrement les visiteurs du musée pour parler avec eux du développement de l'enfant et répondre du mieux qu'ils le peuvent à leurs questions à cet égard. En outre, le laboratoire vivant offre une occasion spéciale à la personne qui a la charge de l'enfant d'interagir avec celui-ci d'une façon inédite – de voir son enfant en tant que sujet d'une recherche scientifique dans laquelle son propre mode de pensée et de raisonnement peut être examiné dans une optique scientifique.

Le laboratoire vivant favorise la compréhension de la démarche scientifique. Cette compréhension exige plus que de présenter aux enfants les produits de la découverte scientifique. Elle requiert également de dévoiler le processus de la découverte scientifique et de rencontrer les personnes qui en tirent des connaissances. Donner un visage au scientifique contribue grandement à permettre aux enfants de tous les milieux de se rendre compte que les scientifiques ne sont pas seulement des gens dont l'apparence physique rappelle celle d'Einstein en blouse blanche de laboratoire, mais qu'ils sont aussi des gens tout comme eux (bien qu'ayant, bien sûr, quelques années de plus). Aider les enfants à voir la science comme quelque chose qu'ils peuvent pratiquer et qui pourrait se révéler pour eux un cheminement de vie commence par leur donner des exemples positifs de gens qui leur ressemblent et qui ont suivi cette voie. En effet, des chercheurs ont observé que l'un des plus grands obstacles qui empêchent les enfants du primaire de voir en la science une possibilité de carrière est la conviction que « la science n'est pas pour des gens comme moi » (Cvencek, Meltzoff et Greenwald, 2011). Ces observations sont tirées la plupart du temps d'exemples témoignant de différences dans le rendement scolaire de programmes STEM et dans les objectifs de choix de carrière selon le sexe et le groupe ethnique des enfants. Le laboratoire vivant met les enfants en contact avec des chercheurs de l'UBC qui sortent du cadre stéréotypé qu'on associe habituellement aux scientifiques, en peignant la pratique de la science d'une façon positive et conviviale qui comble les fossés que crée la fracture sociale.

Une part considérable de la recherche qui s'effectue au laboratoire vivant se penche sur les sources cognitives et culturelles des préconceptions au sein de divers groupes (préjudice, discrimination) dans le but de voir comment il est possible de privilégier la réceptivité dans un monde multiculturel. Les recherches portent sur les racines premières des préconceptions sociales à la petite enfance et explorent les changements qui s'opèrent au niveau de ces préconceptions depuis la plus petite enfance jusqu'à la fin de l'adolescence. Grâce à ces recherches, nous espérons mieux comprendre tant le potentiel humain de réceptivité et de coopération que la prédisposition à la discrimination et à l'antagonisme.